Walter Sickert, pas un poids welter !

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Le servant d’Abraham nous fixe de son œil gauche, perçant ; trêve de Bible, c’est Walter Sickert lui-même ; son autoportrait annonce une bonne nouvelle : nous allons nous régaler avec de la peinture, pas seulement des sujets peints…

Son voisin, Lazare rompant son jeûne, c’est encore lui, hirsute, en train de manger sa soupe, qui nous convie à un festin de lumières !

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Walter Sickert est un peintre anglais, à cheval sur la fin du XIXe siècle et le début du XXe ; il est connu de l’autre côté de la Manche, alors qu’ici, non ; par contre, vu ce qu’on découvre au Petit Palais, dans l’exposition Walter Sickert Peindre et Transgresser , on ne risque pas de l’oublier !

Quand il peint des salles de spectacles, Walter Sickert est aimanté par les courbes ; il suffit qu’il en isole une !

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Courbes encore, impression de fête foraine, train fantôme, escalators… Le spectacle est dans la salle !

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Sur une ronde cuisse se hisse notre œil allumé qui rebondit sur un sein ; même si l’on y monte par le bras éclairé, le visage reste dans l’ombre.

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Un autre sein m’évoque la lentille d’un phare dont les ondes balayent le bassin ; le visage, encore, s’efface.

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Une marine inspire un marin qui me confie : « Je suis un capitaine, la mer me manque » ; il ajoute « Le cadre est incroyable ! ».

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Chevelure iroquoise, pommette vibrante, sourire étincelant, l’inconnue captive ; un critique anglais se défendait mal de l’emprise de ce Merle noir de paradis, il décrivait : « un type humain de la catégorie la plus dégradée » ; taratata, elle te plaisait, mais t’osais pas lui dire !

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Le visage d’un acteur, détail d’une œuvre ; Walter Sickert nous embarque dans un labyrinthe d’ombres et de lumières… Il part d’une photo comme pour les deux autoportraits du début – plus tard, Francis Bacon, qu’il a inspiré, fera de même.

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Le capitaine m’attend à la sortie, on boit une bière ; on trinque, et tout à trac, il dit : « Walter Sickert est un poids lourd de la peinture, pas un poids welter ! ».

 

 

 

 

 

 

 

 

  1. Oui Sickert mériterait d’être beaucoup plus connu… j’ai visité une expo très importante sur son travail à Londres : il est fascinant par la variété de ses sujets et l’évolution de son travail entre le début et la fin de sa carrière..

  2. Je ne peux dire que simplement merci. Au milieu de l’abondance des sollicitations « culturelles », on a parfois des difficultés, par ignorance ( la mienne ) ou lassitude à séparer le bon grain de l’ivraie. Merci d’être ce passeur clairvoyant et sensible.

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