Pourquoi de telles lèvres ?
Claude (1) arrive avec Georges, fatiguée de la queue d’une demi-heure pour un taxi… Ses enfants, petits-enfants l’attendent avec un fauteuil : que la fête commence dans le Louvre « le long, le long des fesses pas très claires » ! (2).
Face aux lèvres sensuelles de L’Esclave Mourant de Michel-Ange, Claude me demande : « Pourquoi de telles lèvres ? ».
« Pourquoi » se décompose en pour-quoi : « pour » est le contraire de contre ; si nous ne sommes pas pour, soyons « contre, tout contre » l’œuvre d’art (3) comme l’était Sacha Guitry avec les femmes.
Que faire de « quoi » ? Rita Mitsuko chante Alors c’est quoi ? : « Que nos émois étincellent et s’entremêlent nos voix » (4).
La joie jaillit des Plus belles fesses du Louvre (5) : les « pourquoi » s’éteignent, les regards s’éveillent… Alors, c’est quoi ? C’est l’œuvre !
Regarder, changer d’angle, dire ce qu’on voit, regarder encore, dire encore, se découvrir, ne plus dire, laisser l’œuvre nous atteindre, ne pas nous éloigner, rester accessible… À l’extrême douceur des lèvres.
(1) Chère Claude, je vous dédie cette chronique.
(2) Clin d’œil aux « golfs pas très clairs » de Gaby oh Gaby, de Bashung (paroles de Boris Bergman)
(3) Mais ne dépassons pas la limite de la métaphore : ne touchons pas les œuvres d’art dans les musées !
(4) Pour écouter ce petit chef-d’œuvre pop
(5) Visite en vente libre chez votre distributeur habituel