Exercices de regards de Graciela Iturbe
La masse de la colline répond à l’espace de ciel, plus sombre, au-dessus des nuages. Les tenseurs des câbles accrochent notre regard. Où va la route ? Peu importe.
C’est la photo en couverture du catalogue de l’exposition Graciela Iturbe Heliotropo 37 , actuellement à la Fondation Cartier.
Graciela Iturbe, née en 1942 à Mexico, est l’une des photographes mexicaines les plus importantes.
Son professeur, Manuel Alvarès Bravo, lui a donné une ligne de conduite, pour les prises de vue : « Hay tiempo, siempre hay tiempo » (On a le temps, on a toujours le temps).
Elle commence par photographier des gens, comme on le voit au sous-sol de l’exposition, parfois jusque dans l’intimité, avec un sens plastique fulgurant : les plis du ventre de cette femme répondent aux courbes du bidet.
À quelle cérémonie se rend cette femme, derrière les rochers, avec sa radio et sa jupe de bal ?
La présence humaine disparait sur ses photos du rez-de-chaussée, sauf cette vieille femme à la peau ridée, entourée de tiges épineuses : transition entre les deux périodes de son travail ? Épines et rides s’y répondent encore.
Antennes sur une terrasse ; le débat à la télé nous lasse, montons voir les antennes animer le ciel…
En haut des murs, des fers à béton se dressent, herbes hautes en bas du ciel.
Soudain « le ciel est noir d’oiseaux » comme dans la chanson Nuit Bleue de Bertrand Belin.
Des câbles sans tenseurs traversent encore le ciel ; une apparition, le cheval.
Les exercices de regards de Graciela Iturbe nous préparent à de nouvelles expériences : vivement les antennes télé, fers à béton, câbles à haute tension, bidets, qui vont nous ouvrir les yeux !
Chronique impeccable!
Comme toujours…
Un peu plus envie d’aller voir l’expo – qu’on avait déjà envie de voir…!
Magnifiques photos, merci de nous les donner à voir.
beaux regards décalés.
Belles correspondances
Mrci