Appuyer sur la détente

Lors d’une soirée en l’honneur d’une jeune thésarde (1) dont  le travail de 3 ans résumés en 300 pages avait pour titre Consolidation du sol des digues anti submersion,                    je bus quelques rhum arrangés… J’imaginais la digue sauter, j’envisageai l’antithèse…

 

 

Des vagues enchanteresses me caressèrent jusqu’à me submerger ; d’autres rivages m’appelaient. J’allais vers le Louvre encore ouvert, la soirée avait commencé tôt.

 

 

La Grande Odalisque de Dominique Ingres (2) m’attendait. Accoudée sur son sofa, ses pieds doux n’avaient jamais marché ; son dos m’invitait à m’allonger contre…

 

 

J’imaginais une masseuse thaïlandaise. Avant la séance, j’allais à dix mètres en arrière du tableau voir la courbe du bras de la jeune femme se poursuivre dans le rideau transformé en cascade de glace.

 

 

J’avais l’impression d’une balançoire. La Grande Odalisque   me proposait de me détendre, de la rejoindre, de me déshabiller, de la caresser…

 

 

Le moment était venu d’appuyer sur la détente, la séance de massage allait commencer pour m’entrainer dans la dinguerie d’Ingres.

 

 

Appuyer sur la détente fait aussi penser à tirer, se tirer dessus, se flinguer, pour se ménager une porte de sortie, alors que le massage thaï ou la contemplation d’une œuvre d’art sont une porte d’entrée dans la vie ; entrer ou sortir, il faut choisir.

 

 

(1) Chère Margot, ces lignes te sont dédiées.

 

 

(2) La Grande Odalisque, 1814, est visible dans l’Aile Denon, galerie Daru, sur le mur mitoyen du salon Denon.

 

 

 

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