Touchez pas au Tamia !
Poules d’eau, foulques, canards, grenouilles, vivent leur vie sur les étangs de la Geneste, du Val d’Or, du Moulin au Renard, alimentés par la Bièvre, près de Buc, au milieu de la forêt domaniale de Versailles.
Les grenouilles coassent, elles semblent se marrer, mais ce sont des mâles qui attirent la femelle, pleine d’œufs à féconder et lui montrent qu’ils ne sont pas des nouilles !
Une poule d’eau se repose sur son nid de branchages au bord de l’étang qu’elle quitte rarement ; son bec est rouge et jaune.
Un foulque macroule nage avec des canards ; enfin, avec, chacun sa place sur l’eau. Il crie deux fois, avec son bec blanc ; on ne sait pas pourquoi. Devrait-on ?
Oh, un écureuil miniature ! Son pelage rayé le distingue. Mais sa petite queue ne lui donne pas l’impulsion pour grimper aux arbres ; il mange des glands au sol.
Cet « écureuil à rayures » est un Tamia, de la famille des Sciuridae, du grec : Skia (ombre) – oura (queue) ; les écureuils sont capables de se faire de l’ombre avec leur queue !
Sacrés mâles qui méprisent le parasol et promettent une séance brulante à celle qui se laissera tenter !
Le Tamia est présent en Amérique du nord, au Canada ; on le nomme « Suisse » en pensant aux gardes du Vatican dont la tenue est rayée ; même s’il y a aussi des problèmes liés à la queue dans l’ombre de ce territoire minuscule…
Touchez pas au Tamia ! Plus dangereux que le grisbi ! Porteur de la maladie de Lyme, apparue pour la première fois dans cette ville du Connecticut, en 1975.
Des tics vivent sur son pelage ; s’ils s’aventurent sur vous, il vous faudra un gros traitement antibiotique…
Pas de panique ! Le Tamia est un rongeur domestique qui reste dans le jardin du proprio.
Mais que fait-il dans la forêt domaniale de Versailles ? C’est un cas de marronnage, retour à l’état sauvage d’animaux domestiques, lâchés près des grandes villes : et toc, fini les tiques, pense l’enfoiré !
Célèbre en maladie, il l’est aussi en fiction : le Tamia est l’un des animaux de Blanche-Neige chez Walt Disney en 1937 ; puis il inspire Tic et Tac en 1943. Quel sens de l’anticipation !
Mais le marronnage, c’est aussi l’ivresse de liberté des esclaves qui allaient se cacher dans les montagnes ; marron vient de cimarron ; la cime, inaccessible…
Il y a eu des marrons à la Réunion, à l’ile Maurice, au Suriname, au Brésil où ils ont fondés des communautés, les quilombo.
Cette sculpture en marbre de Louis Samain, Nègres marrons surpris par des chiens, 1895, visible à Bruxelles, a la violence et le mouvement du Milon de Crotone de Pierre Puget, 1682. Le héros, champion des jeux d’Olympie, se mesure à une souche ; coincé, un lion l’attaque… La scène se voit au Louvre.
Touchez pas au Tamia ! Pas plus qu’à la poule d’eau, aux foulques, aux grenouilles, aux œuvres d’art…
Touchez les gens par ce que votre regard sur la nature ou l’art vous inspire ; il ne suffit pas de savoir.
Il faut partager ; la vraie vie, ce sont les gens ensemble. Les piqûres de l’exclusion sont plus dangereuses que celles des tiques du Tamia ; contre elles, pas d’antibiotiques !
Court Reportage inspirant entre nature et culture qui donne envie Bruno de vous suivre pour une visite guidée au musée !
Les étangs de la Geneste et à côté les étangs de la Minière (à Guyancourt) où il y a peu de batraciens mais aussi des Hérons, Grèbes, Cygnes, … Et des écureuils roux bien de chez nous !! Jolis ces écureuils canadiens mais ils mangent les noisettes des écureuils français !
(Je réponds à cette équation débile pour t’écrire.)