Théorème de Beigbeder

Selon le théorème de Beigbeder, tout chroniqueur, si célèbre soit-il, censé faire une chronique de 3 minutes sur une radio du service publique, s’il se contente de ne rien faire devant son micro, au lieu d’improviser brillamment sur ce rien, se fait virer.

 

Une application a eu lieu Jeudi 15 novembre 2018, vers 8 h 57, lors de la matinale de France Inter ; voici le podcast :

 

https://www.youtube.com/watch?v=Sj76bK0jUXY

 

Plus tard dans la journée, un communiqué de Laurence Bloch, la patronne, remercie Beigbeder ; encore plus tard, il est question qu’il revienne pour une dernière chronique le 29 novembre.

 

Cela signifie pour ceux qui en doutaient encore qu’il est une star ou que ses fans ont droit à une vraie dernière ou les deux. Il a confié sa surprise qu’on lui ait fichu une paix royale jusque là : alors qu’il devait trouver qu’il avait dépassé les bornes depuis un moment, il ne se rendait plus compte, le 15 novembre, qu’il était nul, à tout point de vue !

 

Lorsqu’il regarde comme un oiseau de nuit fatigué, ses collègues de la matinale en leur conseillant de se détendre, il me rappelle Tomasi, le héros (1) du Péril Jeune, film de Cédric Klapisch sorti en 1994 ; Tomasi est un cancre dont les saillies sont brillantes au lycée en Terminale, mais qui tandis que ses camarades passent le bac, passe l’arme à gauche, d’une overdose (2).

 

Pourquoi Beigbeder n’a-t-il pas l’élégance d’improviser ? Sans doute parce qu’il manque d’énergie ; son esprit a l’air très embrumé… Pas comme celui d’Edouard Baer, un matin tôt sur radio Nova, alors qu’il était arrivé en retard et qu’il nous a offert un grand moment de radio. Podcast :

 

 

La chronique est un exercice de style ; sans exercice ni style, il ne reste rien. Trois minutes de rien, c’est long !

 

Beigbeder a raté ses adieux à la matinale de France Inter ; mais voulait-il les réussir ? Si seulement il s’était inspiré de la très belle chanson Le mot juste,  de Bertrand Belin :

 

https://www.youtube.com/watch?v=2ogfobKUNtg

 

(1) Tomasi est joué par Romain Duris, plus vrai que nature, à tel point que le réalisateur avait peur pendant le tournage que son jeune prodige ne revienne pas le lendemain, tellement il semblait s’en foutre…

 

(2) Je ne souhaite aucun mal à Beigbeder, mais ce qui s’est passé jeudi matin m’interpelle, profondément.

 

 

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