Le sourire de Joseph Ponthus
Joseph Ponthus est mort à 42 ans d’un cancer
Il a écrit un chef-d’œuvre À la ligne Feuillets d’usine (1)
En prose sans ponctuation
Il savait écrire grâce à des études de lettres
Mais il fut travailleur social à Nanterre
Avant de suivre en Bretagne celle qu’il aimait
Il a été à l’usine pour payer les factures
Pas pour témoigner
Mais le naturel est revenu au galop
Chaque soir il notait ce qu’il avait pris dans la gueule
Ses amis ont lu ses feuillets sur facebook
L’un connaissait la La Table Ronde (1)
Pendant la promotion du livre
Il souriait
Pourtant la dureté de l’usine
Il disait que c’était comme la guerre
Qu’on pouvait y mourir
Être amputé
Il aimait la littérature
Dumas
Les mousquetaires étaient ses potes
Péguy
La fable des cantonniers sur la route de Chartres (2)
Une révélation
La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France de Cendrars
Très peu ponctuée (3)
Une source d’inspiration
Trénet
Le bonheur de chanter
Joseph Ponthus ne souriait pas pour nous plaire
Mais parce qu’il était profondément heureux
(1) Joseph Ponthus À la ligne Feuillets d’usine La table Ronde 2019
(2) Dans le livre il attribue la fable à Claudel, mais invité à La Grande Librairie, il avait dit qu’elle était de Péguy ; qu’il avait laissé l’erreur pour réveiller les amateurs ; rigolo, Jo.
(3) Blaise Cendrars Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France
Très bon bouquin effectivement.