Immersion, immersion

Immersion, immersion, je suis dans le container, sonne comme « Émotions, émotions, j’en ai plein le container » qui ouvre la chanson Volontaire de Bashung (1). Ce « container » est la métaphore de notre tête, corps, cœur, bref là où nos émotions laissent des traces ; dans quel container géant pouvons-nous être en immersion ?

 

L’Atelier des Lumières, 38, rue Saint Maur, Paris 75011, propose une expérience immersive autour de la peinture de Gustave Klimt et de Friedensreich Hundertwasser Regentag Dunkelbunt (2).

 

Vous avez jusqu’au 11 novembre pour vivre ce moment magique, rare, où l’esprit de l’œuvre vous atteint comme quand vous entrez dans un bain, dans une atmosphère de douceur enveloppante, inimaginable, irréelle, de couleurs et de sons !

 

Bruno Monnier, président de Cultureespace, qui avait créé les Carrières de Lumières aux Baux-de-Provence, a ouvert en avril 2018, cet espace d’art numérique.

 

Dans une ancienne fonderie, nous nous laissons aller à la sensualité de la peinture de Klimt, où les robes sont dorées à moins que les dorures ne soient des robes… Nous découvrons la poésie aux couleurs acidulées d’Hundertwasser où une cité rêvée se construit sous nos yeux…

 

Laissons-nous pénétrer par cette sensation de bien-être.

Asseyons-nous parmi les autres pour nous sentir inclus dans l’espace ; promenons-nous, y compris sur la mezzanine ; allons-y à notre rythme ; essayons d’être libres…

 

Comment recevons-nous cette proposition qui va à l’encontre de ce que nous offrent la plupart des grandes expositions ?

 

Sommes-nous avides de voir des tableaux de maîtres, venus des quatre coins du monde dans une exposition à succès, ou d’être dans l’essence même de leur peinture avec une superbe bande son ?

 

Un ami me rappelait que l’un n’empêche pas l’autre ; à mon avis il ne s’agit pas d’un empêchement, mais de réfléchir à ce à quoi nous aspirons dans cette capitale de la Culture qu’est devenue Paris… Et si nous passions à autre chose ; autre chose comme ce que propose l’Atelier des Lumières ?

 

Cette expérience immersive est une immense vague sur laquelle surfer est à notre portée ; ce bonheur vertigineux risque d’infuser lentement en nous, jusqu’à ce que nous nous posions la question : en dehors de la rue Saint Maur, où pouvons-nous pratiquer l’immersion ?

 

Dans les sous-marins ! Elle est périscopique, de 12 m pour un sous-marin classique, de 20 m pour un sous-marin nucléaire lanceur d’engin ; de sécurité, lorsque le haut massif du sous-marin est immergé d’une hauteur supérieure à celle des tirants d’eau des plus grands navires.

 

La culture immersive du sous-marin nous mène au classique des films de guerre, sorti en 1981, Das Boot, de Wolfgang Petersen.

 

Blague à part, en dehors du fait que le sous-marin est un espace confiné, le contraire même de l’Atelier des Lumières, il est guerrier, alors que l’Atelier des lumières invite à la paix intérieure…

 

À propos de paix, à Lourdes, les pèlerins s’immergent dans l’eau bénite et comme les piscines étaient dépassées par leur succès, l’évêque de Lourdes, Jacques Perrier (3), a eu l’idée de les déplacer pour les agrandir.

 

Dans les voyages linguistiques ! Les vrais progrès se font si nous sommes immergés assez longtemps dans la langue étrangère que nous acceptons d’abord de ne pas comprendre… Ça viendra ; nous sommes tellement plus adaptables que nous ne l’imaginons !

 

Émotions censurées… Multiplions les expériences sensorielles immersives : nos émotions vont sortir de notre container !

 

(1) https://www.youtube.com/watch?v=8sMsJW22ius

 

(2) https://www.atelier-lumieres.com/

 

(3) Malgré son nom, les piscines ne sont pas à bulles !

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