Maitres de la guerre

Les cérémonies du 11 novembre sont achevées. N’oublions pas ce qu’est devenu Pétain, mais n’oublions pas non plus que Foch n’est pas qu’une avenue ; son culte de l’attaque lui aurait fait dire durant la retraite de la Marne : « Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j’attaque. »

 

Nivelle fut surnommé « le boucher » lors de la bataille du Chemin des Dames. Joffre dont le texte écrit sur le socle de sa statue équestre à l’entrée du Champ de Mars face à l’École Militaire donne l’état d’esprit : « … Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer… »

 

Tous des durs de durs !

 

Les cérémonies du 11 novembre ont été l’occasion d’un moment d’émotion lors de la lecture des lettres de poilus, débordantes de la joie (1) de l’armistice, lues en français par des élèves du Lycée André Boulloche de Livry-Gargan en Seine Saint-Denis ; en anglais, chinois, allemand, par des élèves du Lycée International de l’Est Parisien, situé à Noisy-le-Grand.

 

Bravo aux lycéens qui ont été bluffant de talent !

 

À l’Arc de Triomphe, à côté de la flamme du soldat inconnu (2), la plaque où est gravée le texte de l’Appel du 18 juin 1940, lue à haute voix, donne l’impression d’entendre de Gaulle !

 

Après 1940, Churchill et de Gaulle se voyaient souvent à Londres ; lors d’une de leurs rencontres, de Gaulle, regardant s’avancer vers lui Churchill et son élégance de dandy – nœud papillon à pois sur une chemise à rayures – ne peut réprimer un sarcasme : « Mais c’est le carnaval de Londres ! ». D’un revers, l’autre lui retourne la balle : « Tout le monde ne peut pas s’habiller en soldat inconnu ! ».

 

Les cérémonies du 11 novembre ont rassemblé 70 chefs d’états, dont beaucoup sont concernés par des ventes ou des achats d’armes…

 

Bob Dylan a composé Masters of War en 1963 ; pour lui la chanson concerne plus le complexe militaro-industriel dont le président Eisenhower parle dans son discours de fin de mandat, en 1961, que la guerre proprement dite, mais Dylan est souvent surprenant dans ce qu’il dit de ses chansons.

 

La version électro de Masters of War par The Avener (3), en 2018 – que Dylan a autorisée et trouvée super ! – est un écho à la musique qu’écoutent les jeunes du lycée de Livry-Gargan ou d’ailleurs, et qui pour la plupart ne connaissent pas Dylan, ni le mouvement antimilitariste des Protest songs américains des années 1960, mais quitte à commémorer…

 

Pour l’écouter, il vous suffit de cliquer :

 

https://www.youtube.com/watch?v=KGFagK-LuQo

 

(1) Ces jeunes lisant avec beaucoup de vie et de maitrise, ces lettres, rappelaient par leur jeunesse, celle des soldats du front, à peine plus âgés qu’eux.

 

(2) La tombe du soldat inconnu a été installée en 1920 ; la flamme a été allumée pour la première fois le 11 novembre 1923.

 

(3) The Avener (le palfrenier du roi), alias Tristan Casara, est un DJ français d’électro house.

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