Ça commence comme ça

©Patrick Tourneboeuf -Tendance Floue

Éphémère, qui ne vit qu’un jour, en tout cas qui ne dure pas ; hier, la Saint-Valentin fut l’occasion pour les amoureux de s’offrir des quantités de roses qui viennent du Kenya où leur commerce n’a rien d’éphémère ; aujourd’hui elles sont fanées comme dit la chanson Mon amie la rose.

Demain, l’éphémère se meurt, sauf si au lieu des roses, on s’offre un palais, pas pour abriter une serre géante, mais pour remplacer le temps de sa restauration, jusqu’en 2024, le Grand Palais.

Le Grand Palais Éphémère a été construit par l’architecte Jean-Michel Wilmotte au bout du Champs de Mars, en face de l’École Militaire ; à l’autre bout du « champ » la Tour Eiffel prolonge ses lignes si l’on regarde bien.

Regarder, c’est à cela que nous convie l’exposition ART CAPITAL où 2000 artistes contemporains exposent un           « pétale » de leur travail.

© Anne Malvy

Anne Malvy est peintre, sculpteur ; elle travaille beaucoup au pastel. Lorsqu’on regarde l’œuvre ci-dessus, réalisée pendant le confinement, elle peut exprimer son isolement, son impression de tomber, le tourbillon d’angoisse qui a pu l’assaillir… Bigre !

Le pathos est toujours la pire des pistes ; quand un artiste travaille, le résultat n’est pas juste son journal de bord, c’est plus intéressant quand ça déborde…

Débordons notre regard ! Faisons pivoter l’image de cette œuvre sur notre ordinateur à 180° : les personnages ne tombent plus, ils jaillissent ; celui d’en haut fait un saut périlleux, les traits rouge montrent l’énergie du mouvement.

© Anne Malvy

Ce divertissement éphémère devant notre écran, ne vaudra jamais l’effet que peut nous faire son œuvre, ainsi que d’autres, au hasard de nos déambulations, au Grand Palais Éphémère, du mercredi 16 au dimanche 20 février, donc cette semaine.

À Paris, les Expositions Universelles, au XIXe siècle, avec la Tour Eiffel en 1889, le Grand Palais en 1900, ont cédé la place, au XXe et XXIe siècles, aux Jeux Olympiques (1), aux défilés de mode, avec toujours ce discours de triomphe ; l’important n’est plus de participer mais de gagner des parts de marché !

L’artiste, lui, n’a rien à gagner ; ce qui se passe en bas du podium, dans la poussière qu’éclaire le soleil où nos corps se délassent, il en saisit un instant, parfois ; sinon, il cherche ailleurs, où rien ne se passe, et forcément il trouve quoi faire.

Faire, faire, l’artiste ne se lasse pas, Anne Malvy comme les autres ; et nous, regarder devient une force énorme quand nous comprenons que ça commence comme ça.

(1) Le Grand Palais Éphémère va rester là jusqu’en 2024 pour accueillir des épreuves des Jeux Olympiques, comme le Grand Palais qui ré-ouvrira pour la même raison.

 

 

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