La porte ouvre sur le persillé
Au 21 de la rue de la Villette, 75019, une porte cochère est en train d’être restaurée par la société www.portes-cochères.com ; à Paris on ne rigole pas avec les entrées d’immeubles anciens.
Le travail de décapage de l’ancienne peinture avant l’application des couches d’enduits et la nouvelle peinture, passe par la phase actuelle, pour laquelle j’ai un faible…
Sur un chantier de peinture, je préfère toujours voir les murs avec ce que l’aléa des fissures rebouchées crée comme géographie aussi improbable qu’éphémère, plutôt que la couche de peinture finale, qui la plupart du temps, me fait moins rêver…
Cet aspect de la porte m’est revenu en mémoire au moment où je m’y attendais le moins : chez le boucher pour acheter du jambon, il préparait devant moi un morceau de persillé.
Le persillé est situé entre les deux omoplates, avec des filaments de gras qui rendent la viande plus onctueuse, quand la bête a été bien nourrie…
Les deux matières, bois de la porte avec traces de peintures, fibres de la viande avec fins rubans blancs de gras, m’ont fait un effet similaire.
En matière de viande, je préfère, et de loin, les fibres longues : bavette d’aloyau, onglet, hampe, et nec plus ultra, araignée.
Au 21, la restauration de la porte ouvre sur le persillé…
J’avoue que le parallèle est curieux entre une porte et un morceau de persillé. Entre nous je préfère l’entrecôte.
Non, c’est logique: porte-la Villette-abattoirs -viande. À la Villette, on pense à la viande!
Mais je pensais que tu allais nous emmener vers cette aberration bien parisienne, qui est, parfois, de peindre les belles portes cochères en bois avec une imitation faux bois!