Assez, assez, assez de monuments !

Les monuments à Paris, capitale de la République Française, sont à la gloire des rois et autres empereurs, même si la IIIe République monte sur le podium…

 

Médaille d’or pour Napoléon III et Haussmann : Opéra, Cirque d’Hiver, Jeu de Paume, Orangerie, aile nord du Louvre, 4 gares, Nord, Saint Lazare, Montparnasse, Lyon, bois de Boulogne, bois de Vincennes, parcs des Buttes-Chaumont, parc Montsouris, fontaine Saint-Michel, (re)construction de 14 ponts, place du Château d’eau ( aujourd’hui place de la République)

 

Médaille d’argent pour la IIIe République, 7 monuments : Tour Eiffel, Grand Palais, Petit Palais, Pont Alexandre III, Palais de Chaillot, Conseil Économique et Social, Palais de Tokyo.

 

Médaille de bronze pour Napoléon 1er, 5 monuments : Arc de Triomphe, Colonne Vendôme, Madeleine, façade sur Seine du Palais Bourbon, Arc du Carrousel.

 

4eme place pour Louis XIV, 3 monuments : Place Vendôme, Invalides, Cœur de Notre Dame de Paris (pour réaliser le vœu de Louis XIII, son père).

 

5eme place ex æquo pour Henri IV, Louis XV, Louis-Philippe 1er, 2 monuments : place Royale (devenue place des Vosges sous Napoléon 1er ) et Pont Neuf, pour Henri IV ; École Militaire et Panthéon pour Louis XV. Obélisque et Colonne de Juillet pour Louis-Philippe 1er.

 

L’Obélisque avait été offert à Charles X ;  il renvoie surtout au génial Champollion qui recréa l’alphabet hiéroglyphique)

 

La Colonne de Juillet est un monument érigé par un roi pour commémorer les victimes des Trois Glorieuses, 27, 28 et 29 juillet 1830 ; cette révolution mit fin à la Restauration, avec l’exil de Charles X, frère de Louis XVI, et appela sur le trône Louis-Philippe 1er, cousin du précédant.

 

Louis-Philippe 1er fut le premier et le dernier roi des Français ; la monarchie n’était plus absolue mais constitutionnelle avec la signature de la Charte de 1830. Néanmoins une fois renversé par la Révolution de 1848, son trône fut brûlé ; camarade Louis-Philippe, encore un effort pour être républicain…

 

Justement, la République, où est-elle célébrée ?

 

Place de la Nation, Le Triomphe de la République, chef-d’œuvre de Jules Dalou, commandé par la IIIe République (la Seconde République, qui a inauguré le Suffrage Universel, fut trop brève, de 1848 à 1852, pour laisser un monument) est une sculpture magnifique, sensible ; rien à voir avec la statue fade de La République, place du même nom.Tout autour du socle de cette dispensable statue, les bas-reliefs de Jules Dalou, encore lui et tant mieux, sont sublimes.

 

Et aujourd’hui, dans la Ve République, quels sont les présidents bâtisseurs ?

 

Médaille d’or : François Mitterrand, 5 monuments. Pyramide du Louvre, Grande Arche, BNF, son Institut du Monde Arabe, Opéra Bastille.

 

Médaille d’argent ex æquo, Pompidou et Chirac : Centre Pompidou et Musée du quai Branly.

 

Prix spécial : De Gaulle qui a ordonné les villes nouvelles pour réorganiser la banlieue que plus tard Sarkozy a proposé de passer au Karcher.

 

Prix du mo(nu)ment de La République : Le mouvement Nuit Debout, en 2016, s’est nourri de l’essence même de la démocratie – l’écoute, le partage des vues sur la vie dans la Cité. Nuit Debout a montré la démocratie, nue, exemplaire, vulnérable, mémorable.

 

Nuit Debout a donné une leçon de démocratie et de résistance à la République laïque dont le président actuel, tout à son amour des premiers de cordée, ferait bien de ne pas oublier l’esprit révolutionnaire de l’évangile selon Saint Mathieu : « Les premiers seront les derniers ».

 

 

 

 

 

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